Économie circulaire et bioéconomie, fers de lance de la transition
L’économie circulaire
Le territoire Flandre Dunkerque a engagé très tôt des réflexions sur l’écologie industrielle et territoriale. Aujourd’hui, il démontre son expertise et les exemples de valorisation de co-produits et utilités sont nombreux. Ces partenariats durables sont autant d’atouts et d’opportunités à saisir pour toute entreprise en recherche de solutions de décarbonation de ses activités ou process. C’est aussi source de compétitivité.
En voici quelques exemples :
- Ecocem valorise les laitiers d’ArcelorMittal,
- Aquanord et Dunkerque LNG bénéficient des eaux réchauffées tièdes de la centrale nucléaire,
- Le réseau de chaleur urbain permet de chauffer plus de 16 000 logements ou équipements publics grâce aux calories issues des industries locales,
- La centrale à cycle combiné DK6 valorise les gaz de haut fourneau et de cokerie d’ArcelorMittal.
- Ryssen Alcools collabore avec l’usine IndaChlor qui livre de la chaleur fatale sous forme de vapeur, permettant à Ryssen de mettre à l’arrêt tout ou partie de ses chaudières à gaz.
- Le Dunkerquois a été le premier territoire à se doter d’une Toile industrielle ® (Agur)
- Le territoire Dunkerquois est également pionnier, en France, dans l’écologie industrielle et territoriale, notamment grâce à la création d’une structure spécialisée nommée « Ecopal« .
- Bois Environnement Services, une entreprise spécialisée dans la valorisation et recyclage des bois A (plaquette forestière pour chaudière ou paillage).
Vers une boucle de l’eau
Le domaine de l’eau n’est pas en reste dans la démarche d’Ecologie Industrielle du territoire, et la prise en compte de la ressource en eau revêt un enjeu majeur depuis plus de 50 ans.
Pionnier au niveau international, le territoire s’est doté dès les années 1970 d’un réseau spécifique d’eau dite « industrielle » (non potable). Prélevée dans les canaux, l’eau industrielle permet à 14 entreprises du tissu industrialo-portuaire d’utiliser 22 millions de m3 d’eau non potable.
Toujours à l’avant-garde et avec l’enjeu de protection de la ressource globale en eau, les acteurs du territoire (industries, services de l’état, GPMD, collectivités) se sont mobilisés pour anticiper les impacts du dérèglement climatique et les besoins nécessaires aux nouvelles implantations et la décarbonation de l’industrie (notamment pour la production d’hydrogène) :
- en accompagnant l’optimisation des consommations de chaque client industriel qu’il soit implanté, en cours ou en projet d’implantation (portages GPMD, Syndicat de l’eau du Dunkerquois, ÉcosystèmeD) ;
- en favorisant la création d’une économie circulaire de l’eau avec la réutilisation d’eaux rejetées de chaque industriel pour le process d’une industrie voisine (portages Syndicat de l’eau du Dunkerquois et GPMD) ;
- en diversifiant les sources d’eaux non conventionnelles avec des perspectives à court – moyen terme de réutilisation des eaux usées issues des stations d’épuration urbaines, en étudiant l’utilisation de l’eau de mer en lieu et place de l’eau des canaux pour certains usages (portages CUD, GPMD, ÉcosystèmeD) ;
Par ces actions, le territoire industrialo-portuaire dunkerquois souhaite devenir la référence et le démonstrateur à taille industrielle du bon usage et du développement innovant des eaux non conventionnelles au niveau européen.
LA BIOÉCONOMIE, UNE FILIÈRE AU POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT IMPORTANT SUR LE TERRITOIRE
Regroupant toutes les activités de production et transformation de la biomasse, la bioéconomie représente un levier complémentaire pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. En effet, le carbone qui constitue la biomasse est “renouvelable” car lorsqu’il est émis dans l’atmosphère, il est recapté à travers la photosynthèse et enfin revalorisé dans la production / croissance d’une autre biomasse.
La Région Hauts-de-France a fait de la bioéconomie un de ses axes prioritaires avec un master plan de développement.
Les atouts du territoire pour développer cet axe sont nombreux avec des infrastructures mais aussi des gisements de biomasse à valoriser :
250 000 Tonnes de résidus agricoles par an disponible à la valorisation dans un rayon de 50 à 70 km autour de Dunkerque
85 000 Tonnes de biodéchets et coproduits alimentaires par an issus d’industriels ou restaurants du territoire à valoriser
- L.A LINIÈRE : BÂTILIN
Le teillage de lin La Linière a souhaité valoriser ses anas de lin, un co-produit de l’extraction mécanique de la fibre, représentant 50% de la matière jusqu’à aujourd’hui mal valorisé. 800 m3 d’anas par jour étaient à valoriser et sont désormais utilisés dans la production d’un bloc isolant biosourcé aux propriétés exceptionnelles (régulateur thermique et hydrique) nommé Bâtilin©. Ce produit, dont le bilan carbone est excellent puisque fabriqué et issu de ressources locales, intéresse grandement les professionnels du bâtiment.
La création d’une usine dédiée est projetée avec un démarrage prévu d’ici 2025 et un objectif à court terme de produire l’équivalent de plus d’une maison par jour.
- “MON GOBELET EN LIN”, UN GOBELET 100% LIN :
“Mon gobelet en lin”, conçu par D’Innov, est composé d’un granulé, mélange de fibres de lin 100% local et d’un polymère issu de l’amidon (l’acide polylactique). Les granulés sont ensuite placés dans une machine d’injection puis moulés pour donner sa forme définitive au gobelet après pression et chauffage. - ECOXTRACT :
Portée par le groupe Minafin, il s‘agit d’une innovation pour extraire les huiles et protéines végétales. Ce process d’extraction d’huile est basé sur un produit biosourcé : le méthyloxolane, substance issue du recyclage de la bagasse de canne à sucre. C’est une alternative durable aux produits dérivés du pétrole comme l’hexane, toujours dominant en tant que solvant d’extraction dans l’industrie alimentaire. La solution EcoXtract® permettrait de fournir à l’industrie agroalimentaire des huiles et des protéines végétales pour une alimentation humaine et animale saine et sûre.
- RYSSEN ALCOOLS :
Spécialisé dans la production d’alcool de qualité supérieure, Ryssen Alcools produit également du bioéthanol grâce à ses installations de déshydratation permettant de produire un alcool pur à 99.7% ( norme européenne pour utiliser le bioéthanol comme biocarburant – SP95 E10, E85). Biocarburant le plus largement utilisé dans le monde, le bioéthanol permet de réduire de plus de 78% en moyenne les émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’essence fossile ; plus il y a d’éthanol mélangé dans l’essence, plus grande est la réduction d’émissions