Gaz, Biogaz, GNL
terminal méthanier le plus important d’Europe continentale
port de transbordement en valeur relative
tonnes de biomasse sont disponibles dans le dunkerquois
MWh de potentiel d’énergie produite par la biomasse sur le territoire
GAZ ET BIOGAZ : DEUX VECTEURS MAJEURS DE LA TRANSITION
À Dunkerque, le gaz naturel joue un rôle essentiel, représentant 1/3 des besoins énergétiques des secteurs industriel et résidentiel, selon l’ADEME. En comparaison, les émissions de CO2 par type d’énergie consommée sont les suivantes :
- Gaz naturel (CH4) : 227 grammes de CO2 par kWh.
- Électricité : 80 grammes de CO2 par kWh.
- Biogaz : 44 grammes de CO2 par kWh.
Ces chiffres soulignent l’importance du biogaz et d’autres gaz renouvelables issus de diverses sources, tels que l’agriculture, l’industrie agroalimentaire et la collecte des déchets, en tant qu’alternatives aux combustibles fossiles. Les gaz renouvelables contribuent à résoudre des défis économiques et environnementaux en valorisant les déchets et en soutenant la décarbonation de l’industrie et des transports.
À l’avenir, le remplacement progressif du gaz naturel fossile par le biométhane (biogaz purifié et traité pour correspondre aux caractéristiques du gaz naturel) pourrait réduire les émissions de CO2 de manière significative, jusqu’à 5 fois.
Dunkerque bénéficie d’abondantes ressources de production de biogaz grâce à des méthodes innovantes telles que la pyrogazéification, la gazéification hydrothermale et la méthanisation, actuellement en phase d’industrialisation. Cette disponibilité permet d’exploiter un potentiel de 40 mégawatts de gaz verts dans la région de Dunkerque, ce qui contribue grandement à l’atteinte des objectifs ambitieux de neutralité carbone et renforce l’indépendance énergétique de la France.
LES PROJETS LOCAUX LIÉS AUX BIOGAZ
Ch. Daudruy Van Cauwenberghe & fils
L’entreprise a mis en place un projet de biométhanisation appelé Nord-Métha, inauguré en juillet 2023. Ce projet, basé sur le raffinage d’huiles et la production de biodiesel, permettra d’injecter 750 nm3/h de biométhane dans le réseau GRDF, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 5 800 foyers et d’éviter le rejet de 12 000 tonnes de CO2 par an. Une étude sur la valorisation du CO2 biogénique est également en cours.
(*Ce projet est cofinancé par l’Union européenne avec le Fonds européen de développement régional)
Flandre Biogaz
À partir de 2024, l’entreprise produira du biogaz à partir d’effluents d’élevage et de végétaux provenant de 4 éleveurs et agriculteurs locaux. Les volumes d’injection de biogaz dans le réseau GRDF sont estimés entre 160 et 190 m3/heure.
GRDF
GRDF (gestionnaire du réseau de distribution de gaz naturel) et GRTgaz (transporteur) collaborent avec les acteurs de la filière des gaz verts en Hauts-de-France dans le cadre de la démarche Métha’morphose REV3. Ils mènent trois études importantes dans l’agglomération Dunkerquoise :
- Une étude sur la pyrolyse du méthane visant à convertir le méthane en hydrogène sans émission de CO2 sous forme de carbone solide.
- Une étude sur une chaudière à oxycombustion pour la capture et la valorisation du CO2 issu de la combustion.
- Une contribution à l’étude sur les intrants de production de gaz verts, dirigée par Pôlenergie.
Dunkerque : point majeur d’import de gaz en France
Dunkerque est un point majeur d’import de gaz en France avec, d’une part, l’atterrage de l’un des plus grands gazoducs sous-marins du monde (Gassco) et, d’autre part, Dunkerque LNG, 2e terminal méthanier le plus important d’Europe (600 000 m3 de capacité de stockage de GNL à -162°c). Le réseau de canalisations de gaz y est donc très développé.
Le terminal méthanier Dunkerque LNG
- Ce terminal dispose d’une capacité annuelle de regazéification de 13 milliards de m3 par an, l’équivalent de 20 % de la consommation annuelle française et belge, ce qui en fait le 2ᵉ plus important d’Europe continentale.
- Le Gaz Naturel Liquéfié, ou GNL est une énergie alternative aux carburants plus polluants dans les secteurs du transport, tant maritime que routier, et de l’industrie, contribuant ainsi à la transition énergétique.
- Au-delà des activités liées au GNL, Dunkerque LNG souhaite s’inscrire durablement dans le développement du territoire ainsi que dans ses objectifs liés à la réduction des gaz à effet de serre. Pour développer de nouvelles activités d’import ou d’export de CO2, de l’ammoniac ou encore de gaz de synthèses, Dunkerque LNG capitalisera sur son savoir-faire, ses infrastructures ainsi que sur les synergies possibles liées à la gestion du froid minimisant ainsi l’empreinte carbone de la zone industrialo-portuaire.
La centrale DK6
Mise en service en 2005, DK6 est une centrale électrique thermique à cycle combiné de 790 MW située sur le site ArcelorMittal de Dunkerque. Elle est gérée par Engie et est alimentée, d’une part, par les gaz sidérurgiques d’ArcelorMittal et d’autre part, par le gaz naturel produit sur le terminal méthanier de Dunkerque LNG.
À pleine puissance, la centrale est capable de fournir la totalité des besoins en électricité du site ArcelorMittal, le surplus pouvant être réinjecté sur le réseau national.
Un peu de vocabulaire
PYROGAZEIFICATION
Procédé consistant à chauffer les intrants solides (déchets de bois, combustibles solides de récupération) à plus de 1.000 °C en présence d’une faible quantité d’oxygène.
Il en sort un gaz de synthèse à purifier et un résidu, le biochar, fertilisant des sols.
GAZEIFIGATION HYDROTHERMALE
Procédé thermochimique utilisant l’eau comme réactif pour convertir à haute pression (210 à 350 bars) et haute température (400 à 700 °C) des intrants humides (boues des stations d’épuration, effluents agricoles, industriels ou urbains) en un gaz à purifier.
MÉTHANATION
Production d’un méthane de synthèse, ou e-méthane, par combinaison du dihvdrogène (Ha) et du monoxyde (CO) ou dioxyde de carbone (COs) par réaction chimique, via un catalyseur généralement à base de nickel, ou biologique, via des bactérios, les archées.
La méthanisation en plein développement
Le territoire dunkerquois est à la fois industriel et agricole. Une particularité qui lui permet de disposer de nombreux gisements de biomasse, agricoles et agroalimentaires, indispensables aux projets de construction d’unités de méthanisation. À cela s’ajoute la collecte des déchets ménagers, qui peuvent, eux aussi, être valorisés dans la filière méthanisation. La Communauté urbaine de Dunkerque (CUD) et la Communauté de communes des Hauts-de-Flandre (CCHF) sont particulièrement attentives aux projets privés qui émergent, dans ce domaine, et se sont engagées à les accompagner au mieux, tant dans les démarches administratives que pour favoriser leur acceptabilité par les riverains. Sur le territoire dunkerquois, quatre exploitations agricoles ont déjà démarré des unités de méthanisation : Nord Metha, Lievin Biogaz, SCEA Les Trois Chênes et Monsterleet. Plusieurs autres projets sont déjà fonctionnels comme :
- Une unité de méthanisation à partir des boues issues du raffinage et de la glycérine issue de la fabrication de biodiesel chez Ch. Daudruy Vancauwenberghe et Fils.
- Un démonstrateur de biogazéificateur (à partir des déchets plastiques non recyclables) chez Econox.
Des sites de plus en plus nombreux
Utiliser les effluents d’élevage, des résidus de cultures… pour produire du biogaz, l’idée séduit de plus en plus d’exploitants agricoles. Une trentaine d’unités de méthanisation fonctionnent déjà dans le Nord-Pas-de-Calais et 130 projets sont actuellement en cours de développement à l’échelle des Hauts-de-France. Une tendance qui devrait encore s’accroître dans les années à venir. Le territoire Dunkerquois, très rural dans sa partie sud, est concerné au premier chef.
« Il y a une réelle volonté de développer la méthanisation dans le territoire très agricole que sont les Hauts-de-France.
La Communauté de communes des Hauts-de-Flandre et la Communauté urbaine de Dunkerque suivent avec beaucoup d’intérêt les projets portés à sa connaissance. « Actuellement, une unité de méthanisation par cogénération fonctionne déjà à Herzeele et deux autres à Volckerinckove sur deux exploitations distinctes. Sur l’une d’entre elles, un projet d’unité de méthanisation avec injection sur le réseau est en cours. Par ailleurs, nous suivons actuellement deux autres projets à Wormhout et à Quaëdypre »