Les bassins économiques en France
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Les bassins économiques en France

paris la defense

La France compte de nombreuses régions différentes, 13 dans l’Hexagone depuis la réforme entrée en vigueur le 31 décembre 2015 au lieu de 22 précédemment. Les nouvelles entités sont donc plus grandes et plus peuplées, c’est pourquoi certaines villes importantes ont perdu le statut de chef-lieu tout en restant des pôles d’attraction au cœur de bassins économiques importants.

La France est un pays où les villes sont de taille relativement modeste comparée à l’Allemagne par exemple et les bassins économiques de l’Hexagone sont bien souvent situés dans des zones plus rurales que dans de grandes métropoles.

Mais connaissez-vous les principaux bassins économiques ? Quelles sont leurs similitudes et différences ? Faisons un tour d’horizon du paysage économique français.

1/ Qu’appelle-t-on bassin économique ?

Plusieurs notions existent dont les différences sont parfois floues. Lorsque l’on fait une requête sur un moteur de recherche sur l’expression “bassin économique” nous sommes redirigés vers des résultats sur l’expression “bassin d’emploi” ou encore “zone d’emploi”.

En France, la notion de bassin d’emploi correspond à un découpage de l’INSEE créé dans les années 1980 : “ Une zone d’emploi est un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent.”

“ Le découpage en zones d’emploi constitue une partition du territoire adaptée aux études locales sur le marché du travail “ [1]

Donc la zone d’emploi définit :

  • un espace géographique où les actifs résident et travaillent,
  • et dans lequel les structures peuvent trouver la main d’œuvre pour occuper les emplois proposés.

Ce zonage du territoire permet :

  • de faire des diagnostics sur certaines données économiques comme le taux de chômage,
  • d’améliorer la mise en œuvre des politiques territoriales.

Ces découpages ont évolué dans le temps car ils étaient devenus obsolètes. Le premier découpage de 1983 comptait 365 zones, le dernier datait de 2011 et en comptait 348. Le dernier rapport a été publié en septembre 2020 et en dénombre 306.

La tertiarisation de l’économie a profondément changé la cartographie des bassins d’emploi notamment pour les zones historiquement spécialisées dans l’agriculture ou l’industrie. C’est une transformation profonde qui a marqué des régions entières et qui a toujours des conséquences aujourd’hui comme dans le Nord de la France dans le Dunkerquois et le Valenciennois par exemple.

La notion de bassin d’emploi se confond généralement avec celle de bassin économique qui correspond à l’aire d’influence d’un pôle économique qui est, la plupart du temps, une grande ville et sa métropole.

Ces notions sont à distinguer de celles d’unité urbaine (ou agglomération) qui reposent uniquement sur le nombre d’habitants au dernier recensement en vigueur.

Il existe 367 unités urbaines de plus de 15 000 habitants en 2016.

Il existe aussi des communes de plus de 30 000 habitants qui ne sont pas le centre d’une unité urbaine comme Villeurbanne (Lyon étant le centre de l’unité urbaine), Aix-en-Provence (Marseille) ou Roubaix et Tourcoing avec Lille comme centre de l’unité urbaine.

Aujourd’hui près de 80% des français vivent dans des grandes zones urbaines (avec une augmentation régulière de cette proportion), une tendance remise en cause par la pandémie de COVID ? Nous le verrons dans les années à venir puisque les différents confinements semblent avoir donné à beaucoup de français des envies de grands espaces. Au printemps 2020, quel parisien ne rêvait pas de pouvoir s’échapper à la campagne dans une maison avec jardin ?

Maintenant que ces termes sont clairement définis, voyons maintenant quelles sont les principales zones d’emploi de France. Quelles sont leurs similitudes et leurs différences ?

2/ Quelles sont les principales zones d’emploi de France ?

Comme nous le disions précédemment, l’INSEE dans son dernier redécoupage a partagé la France en 306 zones avec différentes spécificités. Voici la carte de France des zones d’emplois :

recensement de la population

Il existe désormais 7 groupes de zones d’emploi selon leur orientation économique principale :

1 – Des zones denses avec une surreprésentation d’emploi de niveau cadre,

2 – Des zones à orientation tertiaire peu spécialisées,

3 – Des zones tertiaires à orientation publique,

4 – Des zones à spécialisation industrielle,

5 – Des zones peu denses à orientation agricole ou agro-alimentaire,

6 – Des zones à orientation touristique .

Il existe 37 zones d’emplois de plus de 400 000 habitants.

Bien entendu les grandes villes trustent les premières places au niveau de la proposition d’emplois avec Paris en tête d’affiche.

Paris

Nombre de communes : 143

Nombre d’habitants : 6 707 860

Nombre d’emplois : 3 858 420

Spécialisations :

  • cadres et professions intellectuelles supérieures (35,3%)
  • professions intermédiaires (25,3%)
  • employés (23,7%)

La zone économique du Grand Paris couvre une superficie de 3 300 kilomètres carrés (1 283 milles carrés) et compte 12 millions d’habitants. C’est l’une des zones les plus dynamiques d’Europe. En termes de proposition d’emploi, elle devance très largement les autres grandes villes françaises. Le secteur de La Défense regroupe les sièges français de beaucoup d’entreprises de taille mondiale et concentre 57% d’emplois de niveau cadre. Longtemps très centralisée, l’économie française s’est aussi peu à peu décentralisée sur les grandes villes de province : Lyon, Marseille, Toulouse et Lille… sont désormais des zones d’emplois importantes.

[https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=ZE2020-1109]

Lyon

Nombre de communes : 236

Nombre d’habitants : 1 848 284

Nombre d’emplois : 867 521

Spécialisations :

  • professions intermédiaires (29,1%)
  • cadres et professions intellectuelles supérieures (24,7%)
  • employés (24,3%)

La “Capitale des Gaules” est au cœur de la deuxième aire urbaine de France : c’est donc un espace attractif en termes d’emplois et de business. Lyon est une ville dynamique et innovante pour le numérique (French Tech), l’industrie du futur (4 sites labellisés “Vitrine Industrie du Futur” de la French Fab), les sciences de la vie et la cleantech. La métropole lyonnaise compte ainsi près de 950 sièges d’entreprises et administrations et est régulièrement citée dans les classements des villes européennes les plus attractives pour le business. Lyon attire désormais les investisseurs qui sont rebutés par l’immobilier hors de prix de la capitale.

[https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=ZE2020-8421]

Marseille

Nombre de communes : 48

Nombre d’habitants : 1 227 640

Nombre d’emplois : 483 140

Spécialisations :

  • employés (29%)
  • professions intermédiaires (28,7%)
  • cadres et professions intellectuelles supérieures (20,6%)

Deuxième commune la plus peuplée de France, troisième unité urbaine : la cité phocéenne a de tout temps été une ville tournée vers la mer : elle était considérée comme la “Porte de l’Orient”. Son activité portuaire et industrielle, bien que fortement réduite par rapport à ce qu’elle pouvait être au siècle dernier, reste importante. Premier port de France pour le trafic de marchandises, il est aussi le deuxième port de Méditerranée et le cinquième port européen.

[https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=ZE2020-9312]

Roissy

Nombre de communes : 87

Nombre d’habitants : 936 269

Nombre d’emplois : 337 973

Spécialisations :

  • employés (31,3%)
  • professions intermédiaires (27,2%)
  • ouvriers (20,2%)

Le bassin économique du Grand Roissy-Le Bourget est la porte d’entrée aéroportuaire du marché français avec l’aéroport du Bourget pour l’aviation d’affaires et Roissy-Charles de Gaulle : 2ème aéroport d’Europe. C’est un territoire d’échange qui s’appuie donc sur les services aéroportuaires, sur le tourisme (puisqu’il est l’accès vers la 1ère destination touristique mondiale), mais aussi le transport et la logistique. Il peut même se targuer d’avoir un taux de création d’entreprises supérieur au reste de la région Ile de France (23% contre 19%). Le salon international de l’aéronautique et de l’espace est le 1er salon professionnel mondial du secteur et attire chaque année (hors covid) des professionnels du monde entier. Le bassin économique du Grand Roissy-Le Bourget est la porte d’entrée aéroportuaire du marché français avec l’aéroport du Bourget pour l’aviation d’affaires et Roissy Charles de Gaulle : 2ème aéroport d’Europe. C’est un territoire d’échange qui s’appuie donc sur les services aéroportuaires, sur le tourisme (puisqu’il est l’accès vers la destination touristique mondiale), mais aussi le transport et la logistique. Il peut même se targuer d’avoir un taux de création d’entreprises supérieur au reste de la région Ile de France (23% contre 19%).  Le salon international de l’aéronautique et de l’espace est le 1er salon professionnel mondial du secteur et attire chaque année (hors covid) des professionnels du monde entier.

[https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=ZE2020-1112]

Toulouse

Nombre de communes : 335

Nombre d’habitants : 1 281 317

Nombre d’emplois : 606 195

Spécialisations :

  • professions intermédiaires (28,2%)
  • cadres et professions intellectuelles supérieures (27,3%)
  • employés (23%)

Comme pour Roissy-Le Bourget, la zone économique de Toulouse est portée par le secteur aéronautique et le domaine spatial. La ville est aujourd’hui le siège d’Airbus mais aussi de Thalès, du Centre National d’Aérospatiale et l’un des pôles du programme Ariane.  La “ville rose”, chef-lieu de l’Occitanie et 4ème ville de France est aussi un pôle chimique important et accueille de nombreux ingénieurs et étudiants dans ses deux secteurs de spécialisation. C’est une ville dynamique dont la population est en croissance et où les opportunités d’affaires sont nombreuses.

[https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=ZE2020-7625]

Lille

Nombre de communes : 133

Nombre d’habitants : 918 000

Nombre d’emplois : 420 000

Spécialisation :

  • fonctions métropolitaines,
  • tertiaire

Chef lieu de la région des Hauts-de-France, Lille représente bien-entendu le 1er bassin économique de la région avec près de 918 000 habitants représentant près de 15% de la population et 20% des emplois. C’est le seul bassin économique de la région à forte concentration de fonctions métropolitaines c’est-à-dire les activités de conception-recherche, commerce inter-entreprises, gestion, prestations intellectuelles et culture-loisirs). L’une des spécificités de cette zone est qu’elle ne possède que 13% d’emplois de cadres contre environ 19% pour les autres grandes zones d’emplois de France.

[https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=UU2020-59702]

La métropole européenne de Lille (MEL) est un véritable pôle tertiaire au Nord de Paris. Le développement depuis les années 1990 du centre d’affaires Euralille, et plus récemment des pôles Euratechnologies et Eurasanté, placent Lille en tant que véritable carrefour européen et renforcent l’attractivité de la zone. A proximité immédiate de Paris, Bruxelles, Amsterdam et proche du Luxembourg, de l’Angleterre et du Nord de l’Allemagne : Lille est résolument tournée vers l’Europe. Le quartier d’affaires d’Euralille, 3ème de France après Paris-La Défense et Lyon-Part Dieu continue de grandir et d’attirer les investisseurs.

La région Hauts-de-France

Lille, “Capitale des Flandres” est bien-entendu le pôle d’attraction principal de la région Hauts-de-France mais plus globalement la région entière a su tirer profit de ses atouts et se reconvertir. D’autres bassins économiques profitent de ce positionnement de “carrefour de l’Europe” au cœur d’un marché de 78 millions de consommateurs dans un rayon de 350 km.

Les villes d’Amiens, Arras, Valenciennes et Dunkerque et leurs agglomérations ne manquent pas de forces à faire valoir auprès d’investisseurs potentiels.

3/ Quels sont les grands bassins économiques des Hauts-de-France ?

La région Hauts-de-France compte 24 zones d’emplois selon le dernier découpage de l’INSEE. Leur taille est variable, celle de Château-Thierry est la plus petite et compte 72 000 habitants pour 22 000 emplois, et celle de Lille est la plus grande avec 918 000 habitants et 432 000 emplois.

Les bassins économiques de la région Hauts-de-France sont en moyenne plus peuplés et offrent plus d’emploi qu’à l’échelle nationale.  Les échanges entres zones sont plus intenses dans notre cette région qu’ailleurs c’est-à-dire que moins d’actifs travaillent dans leurs zones de résidence.

Faisons un tour d’horizon des zones d’emplois des Hauts-de-France et voyons plus en détails quelles sont leurs spécificités[2]

Amiens

Nombre de communes : 455

Nombre d’habitants : 385 434

Nombre d’emplois : 148 916

Spécialisation :

  • commerce, transports, services divers (39%)
  • administration publique, enseignement, santé, action sociale (38%)

[https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=ZE2020-3202]

Même si Amiens à perdu son statut de chef-lieu régional lors de la fusion de la Picardie avec le Nord Pas-de-Calais, elle n’en reste pas moins une ville importante dans la nouvelle région Hauts-de-France et donc un bassin d’emploi important car bien desservi par l’autoroute, le TGV et à proximité de Paris et de Lille. C’est un pôle universitaire et tertiaire important mais la zone conserve encore une belle activité industrielle.

Arras

Nombre de communes : 232

Nombre d’habitants : 180 360

Nombre d’emplois :  74706

Spécialisation :

  • commerce, transports, services divers (40,5%)
  • administration publique, enseignement, santé, action sociale (37,5%)

[https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=ZE2020-3203]

Célèbre pour son festival musical “Main Square”, son beffroi et sa magnifique Grand’Place (place des Héros) sur laquelle trône son beffroi, la capitale historique de l’Artois (chef-lieu du Pas-de-Calais) est une ville dynamique. Son activité économique est importante notamment dans le secteur agro-alimentaire avec Häagen-Dazs et la zone Actiparc qui affiche un beau dynamisme, grâce aux efforts combinés de la communauté urbaine d’Arras et de ses partenaires qui ont ainsi permis la création de plus de 10 000 emplois ces dix dernières années. Le secteur industriel n’est pas en reste avec l’usine de batteries et chargeurs Hawker-EnerSys, les emballages plastiques Alcan et les détecteurs de gaz Oldham : la perspective d’ouverture prochaine du canal Seine-Nord-Europe à 25 km de la ville laisse entrevoir de possibles créations d’emplois.

Valenciennes

Nombre de communes : 125

Nombre d’habitants : 392706

Nombre d’emplois : 127014

Spécialisation :

  • activités productives (34%)

[https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=ZE2020-3222#chiffre-cle-1]

Même si Valenciennes est presque devenu synonyme de Toyota : il serait bien réducteur de penser que la cité du Hainaut ne se résume qu’à la présence du constructeur nippon. Sixième ville du département du Nord et 10ème de la région, peuplée d’environ 45 000 habitants et située dans un bassin d’emploi de 127 000 postes elle se trouve dans la zone d’influence économique de Lille située à seulement 45 km.

Dunkerque

Nombre de communes : 75

Nombre d’habitants : 275 709

Nombre d’emplois :  100 696

Spécialisation :  activités productives (35%)

Le bassin économique dunkerquois est historiquement connu pour son caractère industriel. Il est composé de 75 communes. 30% des emplois sont proposés par des grandes entreprises (250 à 4999 salariés), ce qui est supérieur à la moyenne nationale (21%).

Ces entreprises bénéficient de l’attrait du Grand Port Maritime de Dunkerque, 3e port de France avec 48,6 MT de trafic en 2021, et dont les installations permettent de recevoir tous les types de marchandises et les plus grands navires. Si la présence de ces entreprises

constitue une force pour l’économie et l’emploi local, mais Dunkerque représente aussi 21% des émissions de CO2 d’origine industrielle de France. Mais aujourd’hui, à l’heure de la décarbonation, le CO2 devient un co-produit et donc une potentielle ressource valorisable. Dunkerque porte l’ambition de devenir le 1er Hub CO2 et H2, les opportunités sont nombreuses pour les acteurs de la filière hydrogène ou celles proposant des solutions de décarbonation : d’ailleurs plusieurs projets ont été lauréats du Plan de Relance dont il est toujours possible de bénéficier.   

Sources complémentaires :

Zone d’emploi déf INSEE

https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1361#:~:text=Une%20aine%20 d’emploi%20 est,sur%20 le%20 march%C3%A9%20 du%20travail

https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/atlas-des-zones-d-emploi-572211/

https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/kiosque/panorama-des-zones-demploi

https://hauts-de-france.dreets.gouv.fr/sites/hauts-de-france.dreets.gouv.fr/IMG/pdf/np_cp_2020_ina_112.pdf

[1] https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition

[2] https://www.insee.fr/fr/statistiques

    Chapitres
  • 1/ Qu’appelle-t-on bassin économique ?
  • Les bassins économiques en France

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