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Reprise économique à Dunkerque

Reprise économique à Dunkerque

A Dunkerque, en ce moment, les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules. La toute dernière en date, c’est l’offre de rachat d’Aluminium Dunkerque (Rio Tinto) et d’Asco-Industries par l’industriel anglais Liberty House, (entreprise de négoce et recyclage de métaux, production d’acier et d’aluminium), filiale du conglomérat Gupta Family Group (GFG Alliance), possédant des aciéries, des centrales hydro-électriques et des fonderies d’aluminium.

Une bonne nouvelle « pour l’instant », selon Xavier Bertrand qui, au micro de France Bleu Nord vendredi, attendait pour être pleinement rassuré que l’Etat mette la main à la poche. Pour le moment, seuls les conseils régionaux des Hauts-de-France, de Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Grand Est se sont mis d’accord pour avancer plusieurs dizaines de milliers d’euros.

570 SALARIÉS

A la clef de ce rachat providentiel : la reprise des 570 salariés du site de la plus grande fonderie d’aluminium d’Europe et le maintien de l’aciérie Ascometal de Dunkerque surnommée « L’usine des Dunes » (et par extension, « Ascoval » à Saint-Saulve près de Valenciennes, reprise en partie par Vallourec).

Le communiqué de la maison mère de Liberty House laisse même rêveur : ce projet « marque pour nous le début d’une expansion considérable en Europe continentale en démarrant un programme d’investissement de 2 milliards d’euros en France », l’usine d’Aluminium Dunkerque pouvant à ses yeux potentiellement créer « des milliers de nouveaux emplois sur le site, et plus largement, dans l’économie française. »

Sanjeev Gupta, le directeur de GFG Alliance, a même l’intention de faire de Loon-Plage « un centre international de l’aluminium et de l’expertise en produits aluminium ». Le dirigeant du groupe anglais sait que la consultation statutaire des employés est nécessaire pour espérer conclure la vente d’ici le deuxième trimestre… De son côté, Asco-Industries bénéficie là encore d’une offre ferme de rachat car son activité est « similaire à l’activité aciers spéciaux de Liberty au Royaume-Uni, fournisseur clé des secteurs automobile et aérospatial britanniques ». Le groupe souhaite en effet capitaliser sur la fabrication de composants et de tôles pour l’industrie automobile européenne, ce volume devant d’après ses projections, passer de 3,3 à 4 millions de tonnes d’ici 2024.

RECORD DE PRODUCTION POUR ARCELORMITTAL

Aluminium Dunkerque et Asco-Metal ne seront pas les seules à voir l’avenir en rose. Après des arrêts pour maintenance de deux de ses trois hauts-fourneaux, l’usine d’ArcelorMittal de Grande-Synthe devrait établir un record de production historique en 2017 avec 6,9 millions de tonnes d’acier produits, dans le vif espoir de passer la barre des 7 millions de tonnes dès cette année. Une excellente nouvelle pour les plus de 3.000 salariés du site. Il faut dire que le géant de l’acier avait investi dans son usine nordiste, coup sur coup, 31,1 millions d’euros pour développer une gamme de produits à forte valeur ajoutée en aciers haut carbone et 29 millions d’euros afin d’augmenter les capacités à produire en flexibilité, notamment pour l’Usibor 2000, un acier à résistance extrêmement élevé. La reprise du secteur automobile n’est pas étrangère à ces investissements, ArcelorMittal travaillant pour moitié avec les constructeurs automobiles.

DEUXIÈME TERMINAL MÉTHANIER D’EUROPE

Parmi les implantations, on liste également l’arrivée du terminal méthanier, Dunkerque LNG SAS, propriétaire et exploitant, qui est une filiale d’EDF à 65 %, de Fluxys à 25 % et de Total à 10 %. Mise en service le 1er janvier 2017, la structure possède une capacité de production de 13 milliards de m3 par an (soit 20% de la consommation annuelle française et belge de gaz naturel), ce qui en fait le deuxième terminal méthanier d’Europe continentale. Pour sa première année, la structure a déchargé 1,7 million de m3 de gaz naturel liquéfié (GNL), accueillant 10 navires méthaniers sur l’année, dont son premier navire méthanier Q-Max à la mi-novembre, l’un des plus grands au monde.

 Ecocem France, une entreprise de valorisation de résidus sidérurgiques, s’est récemment installée à Dunkerque : le groupe irlandais construit une deuxième usine à Dunkerque (après Fos-sur-Mer en 2009), qui devrait produire à terme 1,5 million de tonnes de ciment écologique par an, à partir du « laitier », des résidus de production de fonte d’ArcelorMittal.

Aliphos (propriété du groupe belge Ecophos) s’est installée l’année dernière en lieu et place de l’ancienne raffinerie Total à Mardyck pour produire des phosphates pour l’alimentation animale. Avec à la clef, 75 millions d’euros d’investissement, une centaine d’emplois créés directs et indirects et une première commande de 100.000 tonnes de calcaire commandés aux Carrières du Boulonnais (groupe CB).

UNE UNITÉ DE PRODUCTION DE MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION

L’entreprise Dunkerque Multibulk Terminal (DMT) a annoncé vouloir créer une unité de production de matériaux de construction (placo-plâtres) sur le Port Est de Dunkerque, à travers un investissement de 40 millions d’euros et la création de 70 emplois à terme.

 « Ces usines représentent non seulement des investissements importants mais ces équipements de production complexes nécessitent de la sous-traitance », souligne Patrick Petit, nouveau directeur de Dunkerque Promotion, l’agence de développement économique du territoire.

Même le port maritime de Dunkerque reprend des couleurs : il est repassé au-dessus de la barre symbolique des 50 millions de tonnes de trafic en 2017, son record historique étant de 57 millions avant la crise. Le port de Dunkerque, 9e port nord-européen entre le Havre et Hambourg, a enregistré une croissance de 10 % de son activité conteneurs. Il prévoit d’ailleurs une extension, qui a fait l’objet d’un débat public : l’allongement de 2 kilomètres de l’actuel quai de Flandres devrait permettre d’augmenter la capacité de traitement des conteneurs jusqu’à 2,5 millions, avec à terme la création de 16.000 emplois directs, indirects et induits dans la région des Hauts-de-France, dont 5.000 pour le Dunkerquois, selon Stéphane Raison, le président du directoire de Dunkerque-Port.

Le maire de Dunkerque et président de la Communauté urbaine Patrice Vergriete ne peut que se réjouir de ce rebond économique, « qui créé plus de 800 emplois sur les 3 dernières années », avec l’implantation en 2016 de l’usine IndaChlor (Indaver) pour recycler les flux chlorés des industries avoisinantes. « Bientôt, nous devrions officialiser une nouvelle implantation dont je ne peux révéler l’identité pour le moment », se réjouit Patrice Vergriete.

« Il y a une part de conjoncture nationale mais j’attribue une partie de cette réussite à la politique mise en place sur le Dunkerquois et à une union sacrée des acteurs du territoire : à la stratégie définie dans le cadre des Etats Généraux de l’emploi local, à de nombreux outils pour développer l’emploi et diversifier l’économie », commente Patrice Vergriete. Ce que confirme Patrick Petit de Dunkerque Promotion : « Nous sommes toujours en concurrence et nous gagnons de plus en plus d’implantations, c’est le résultat d’un travail collectif entre la Communauté urbaine de Dunkerque, la communauté de communes des Hauts de Flandres, la Région, Dunkerque-Port et les services de l’Etat ».

FUTUR PROJET D’ÉOLIEN OFFSHORE

Quid de la suite ? Dunkerque a été choisie pour accueillir le futur projet d’éolien offshore, dont l’opérateur sera bientôt dévoilé.

La communauté urbaine est également arrivée dans la « short-list » des TIGA (Territoires d’innovation de grande ambition), raflant un premier budget de 50 millions d’euros afin d’étudier certaines innovations radicales à l’échelle de l’agglomération.« Nous souhaitons accompagner les entreprises avec des innovations radicales, comme la captation de CO2 à la sortie des usines par exemple ou la mobilisation collective en cas d’épisodes de pollution », détaille le maire et président de la CUD. Nouveau grand oral fin 2019 pour tenter cette fois-ci, gagner de quoi financer – en grande partie – ces projets.

Article de Gaëtane Deljurie /  LA TRIBUNE / publié le 19/01/2018

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