
Comilog investit 42 millions d’euros dans un four pour une production de silico-manganèse bas carbone
À Gravelines, la filiale d’Eramet franchit une étape majeure vers une sidérurgie plus durable grâce à l’installation d’un nouveau four pyrométallurgique. Un investissement stratégique de 42 millions d’euros qui permet à la fois d’augmenter la production et de réduire fortement les émissions de CO₂.
Le 24 juin dernier, le site Comilog de Gravelines, filiale du groupe français Eramet, a inauguré un nouveau four pyrométallurgique en présence de nombreux acteurs économiques du territoire. Ce nouvel équipement, qui remplace un four installé il y a plus de 35 ans, marque un tournant technologique et environnemental pour le site dunkerquois.
+20% de production, -50% d’émissions carbone
Mis en service au début de l’année 2025, après plusieurs mois de tests, le nouveau four est désormais pleinement opérationnel. Doté d’une puissance accrue et couplé à une nouvelle tour de refroidissement de très haute capacité, il permet de produire jusqu’à 78 000 tonnes de silico-manganèse par an – une augmentation de 20 %.
Mais au-delà de la performance industrielle, c’est sur le terrain environnemental que cette modernisation se distingue. Grâce à l’utilisation d’une électricité largement décarbonée et à la haute teneur en manganèse du minerai extrait par le groupe, Comilog Dunkerque parvient à produire un alliage avec une empreinte carbone inférieure à 1,9 tonne de CO₂ par tonne d’alliage – soit deux fois moins que la moyenne mondiale.
Un marché mondial, une ambition bas carbone
La production du site est principalement destinée aux aciéristes, en France (23 %), en Europe (6 %) et à l’international, notamment en Chine. Malgré la crise structurelle de la sidérurgie européenne, la demande reste forte. « Le marché est cyclique mais actuellement très porteur, ce qui rendait indispensable cette montée en capacité », explique Vincent Pomarède.
Pour aller plus loin dans la décarbonation, Comilog mise désormais sur l’usage de bioréducteurs à base de résidus forestiers, en remplacement du coke, très émetteur de CO₂. « C’est une évolution technologique majeure. Le choix d’un four semi-ouvert facilite cette transition. Mais avant de franchir ce cap, il nous faut sécuriser l’approvisionnement, les coûts et la logistique des bioréducteurs », précise le directeur.
L’ambition est claire : pouvoir les intégrer dans le procédé industriel d’ici deux à trois ans, avec en ligne de mire une production à empreinte carbone quasi nulle.
À travers cet investissement, Comilog s’inscrit pleinement dans la dynamique de transition énergétique portée par le territoire dunkerquois et les grands acteurs de la filière sidérurgique. Une avancée concrète vers une industrie plus verte, compétitive et résiliente.
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