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Coût des salaires en France et compétitivité en Europe

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Cotisations sociales, impôts, CSG et CRDS… Le « net à payer » apparaissant sur la fiche de paie d’un salarié peut cacher certaines charges supplémentaires pour l’employeur.

Pour autant, le coût des salaires en France est bien souvent exagéré dans l’esprit des entrepreneurs et porteurs de projets. Ainsi, certains peuvent hésiter au moment de concrétiser une nouvelle implantation. Pourtant, des dispositifs fiscaux très incitatifs existent pour les plus bas salaires et rendent l’embauche d’une main-d’œuvre supplémentaire très attractive.

Quel est le coût réel d’un salarié du secteur privé en France, et comment anticiper le budget nécessaire à un recrutement ? Ci-dessous, un point complet pour tout comprendre avec Dunkerque Promotion, agence de développement économique dans le secteur de la Flandre maritime et des Hauts-de-France.

Quel est le coût du travail en France et en Europe ?

En 2020, la France est le cinquième pays européen ayant le coût salarial horaire le plus élevé : 38,1 € de l’heure dans le secteur marchand non agricole (SMNA), hors services aux ménages. Elle n’est donc pas le pays dans lequel l’emploi de salariés revient le plus cher. 

À titre d’exemple, la France est ainsi moins coûteuse que le Danemark (46,9 €) ou la Suède (39,8 €). Le coût horaire de la main-d’œuvre n’est par ailleurs pas si éloigné de celui de l’Allemagne : outre-Rhin, il s’établissait en 2020 à 36,7 €

Dans le secteur de l’industrie (hors BTP et construction), le coût global des salaires en France est même inférieur à celui de l’Allemagne : il atteint une moyenne de 40,2 €, contre 41,8 € chez nos voisins

Quel est le coût du travail par secteur d’activité en France ?

En 2020 et selon l’Insee, le coût des salariés français s’élève à :

    • 34,6 € de l’heure dans le secteur de la construction/BTP, avec un taux de prélèvement de 41,2 % ;
  • 37,7 € de l’heure dans le secteur tertiaire, avec un taux de 44,1 % ;
  • 40,2 € de l’heure dans le secteur industriel, avec un taux de 46,2 %.

Ces écarts peuvent notamment s’expliquer par la différence de salaire moyen, les rémunérations plus hautes étant moins souvent éligibles à des dispositifs d’allégement de cotisations.

Quel est le niveau des charges salariales en France ?

En 2020, les cotisations sociales et les autres prélèvements obligatoires à la charge de l’employeur représentaient une surcharge de 44 % sur le salaire brut. Un salaire brut de 100 € correspond ainsi à un coût réel de 144 € pour l’employeur. Il est bien sûr important de prendre en compte ce facteur lors de l’embauche d’un salarié, afin d’anticiper son coût réel pour l’entreprise.

Cette proportion varie toutefois selon les entreprises : les secteurs employant un grand nombre de salariés sans exiger beaucoup de qualifications bénéficient davantage des mesures d’allégement.

La hausse du coût du travail en France a été relativement modérée entre 2013 et 2020 (9,2 %, contre 16,7 % en Allemagne et 14,4 % pour la moyenne de l’UE). Cela s’explique par l’impact de plusieurs dispositifs successifs, comme le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) entre 2013 et 2018, puis les diverses mesures de soutien à l’emploi pendant la crise sanitaire.

Depuis plusieurs années, la France tend donc à gagner en compétitivité et à attirer des entrepreneurs en nombre croissant.

Salaire net, brut, chargé… De quoi parle-t-on ?

  • Le salaire brut est la rémunération versée au salarié avant l’application des charges salariales. Il apparaît toujours sur le contrat de travail.
  • Le salaire net, à l’inverse, est le montant réellement touché par le collaborateur après l’application des diverses cotisations salariales (assurance vieillesse, retraite complémentaire, CSG/CRDS…) 
  • Le salaire chargé est le montant global et réellement payé par l’entreprise pour employer un salarié. Il additionne le salaire brut et l’ensemble des cotisations patronales.

Quelle est la composition du coût des salaires en France ?

Charges salariales

L’employeur collecte les diverses cotisations et les reverse aux organismes sociaux : Urssaf, Pôle emploi, caisses de retraite complémentaire… Cela inclut :

  • Les cotisations de Sécurité sociale versées à l’Urssaf (assurance maladie, maternité, décès, invalidité, assurance vieillesse du régime général).
  • Les contributions sociales versées à l’Urssaf : la CSG (contribution sociale généralisée), avec une part déductible du revenu imposable, et la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale), non déductible.
  • Les cotisations chômage versées à l’Urssaf pour tous les salariés de moins de 65 ans, pour le compte de l’UNEDIC.
  • Les cotisations de retraite complémentaire versées aux organismes de retraite et de prévoyance : Agirc-Arrco, contribution d’équilibre général (CEG), et contribution d’équilibre technique (CET) pour les salaires supérieurs au plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS).

Réduction Fillon

La réduction générale des cotisations patronales, ou « réduction Fillon », allège le montant des cotisations sociales pour les salaires inférieurs à 1,6 fois le SMIC brut, soit un salaire brut de 2 564,99 € brut par mois en 2022. Ce dispositif a pour objectif d’inciter les employeurs à recruter des personnes peu qualifiées, avec à la clé un allégement important des charges patronales.

Le montant exact de la réduction Fillon est soumis à un calcul complexe et à l’application d’un coefficient, différent selon que l’entreprise a plus ou moins de 50 salariés. Elle peut atteindre la totalité des cotisations Urssaf, soit plus de 28 % d’un salaire brut au SMIC

À titre d’exemple, l’emploi d’un salarié dont la rémunération brute mensuelle est de 1 592,54 € (soit un salaire brut annuel de 19 110,48 €) donne lieu à une réduction totale de 5 065,93 € de charges sociales.

Cet avantage s’applique à la fois :

  • Aux cotisations de Sécurité sociale d’assurance maladie, maternité, invalidité, décès et vieillesse ;
  • Aux cotisations de régime de retraite complémentaire obligatoire (Agirc, Arrco…) ;
  • À la contribution FNAL (fonds national d’aide au logement) ;
  • À la contribution solidarité autonomie (CSA) ;
  • Aux cotisations CAF ;
  • Aux cotisations patronales en matière d’assurance chômage, accidents du travail et maladies professionnelles.

Autres charges

Au-delà des cotisations sociales, d’autres éléments peuvent être intégrés pour évaluer de façon encore plus précise les charges pesant sur les salaires d’une entreprise. Cela inclut entre autres :

  • La médecine du travail (environ 70 € à 80 € par an et par salarié) ;
  • La mutuelle d’entreprise obligatoire, financée conjointement par l’employeur et le salarié ;
  • Les titres-restaurants, faisant aussi l’objet d’un financement conjoint (50/50 ou 60/40) ;
  • Les frais professionnels remboursables des salariés (frais de déplacement notamment) ;
  • Les coûts de gestion administrative du salarié (édition de la fiche de paie)…

Le coût des salaires en France est-il compétitif ?

Le coût des salaires en France, à 38,1 € de l’heure, apparaît certes plus élevé que la moyenne de l’Union européenne à 27 (28,2 €). Il convient toutefois de rappeler que la compétitivité se mesure grâce à d’autres critères. Ainsi et par exemple :

  • La productivité horaire des salariés français, évaluée à 70 €, est la cinquième plus élevée au monde, derrière l’Irlande (107 €) ou les États-Unis (71 €), mais devant l’Allemagne (66 €), le Royaume-Uni (59 €) ou encore l’Italie (56 €).
  • Le coût de l’immobilier d’entreprise est particulièrement attractif en France. Le pays atteint le troisième rang européen des investissements en immeubles de bureau en 2019, avec 23 milliards d’euros investis. Grâce au dynamisme et au nombre de nouveaux projets, la progression des loyers dans un quartier comme la Défense a été modérée : +15 % entre 2015 et 2018, contre une augmentation de 45 % à Berlin sur la même période.
  • Le coût de l’énergie a également une incidence importante pour de nombreuses entreprises. Grâce notamment à son parc nucléaire, la France propose un coût moyen de l’électricité à seulement 0,18 € TTC par kWh. À comparer par exemple avec 0,30 € du kWh en Allemagne, en Belgique ou au Danemark, et plus de 0,20 € au Royaume-Uni.

D’autres paramètres restent à prendre en compte dans le coût des salaires en France. Par exemple, le nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles peut impacter le taux de charge… De nombreux éléments annexes restent à prendre en compte.

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Les trois points clés à retenir :

  • Le coût des salariés en France se situe dans la moyenne haute de l’Union européenne.
  • Pour calculer le coût d’un salarié, il est nécessaire de prendre en compte l’ensemble des charges patronales et des frais divers (avantages sociaux, gestion administrative…).
  • Le pays compense le coût relativement élevé de la main-d’œuvre par une productivité élevée et un excellent environnement économique pour développer une entreprise.

 

Article écrit en collaboration avec KPMG et KPMG Avocats.

 

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