Liévin méthanisation investit 3,5 millions d’euros dans une nouvelle unité de méthanisation
L’entreprise Liévin méthanisation, située à Volckerinckhove, a commencé à produire du biogaz en juillet 2017 sur l’exploitation agricole familiale, gérée par trois frères, éleveurs porcins. Cette diversification dans la méthanisation est venue d’un constat : chaque année, leur élevage de 300 truies produisait 6 500 m3 de lisier qu’ils avaient obligation de désodoriser, ce qui correspondait à une charge financière de plus de 3 000 euros par an. C’est en réfléchissant aux moyens de faire des économies que les exploitants agricoles ont pensé à la méthanisation. Un projet ambitieux et long à concrétiser puisqu’entre leurs premiers contacts et le début de la production de biogaz, six ans se seront écoulés. Leur première unité de méthanisation fonctionne sur le modèle de la cogénération : Le biogaz est envoyé vers un moteur de cogénération qui produit de l’électricité, l’équivalent de la consommation de 600 foyers de quatre personnes par an.
Forte de ce premier succès, Liévin méthanisation décide de pousser le concept encore plus loin. En 2019, l’entreprise va investir 3,5 millions d’euros dans une nouvelle unité de méthanisation. Il ne s’agit plus, cette fois, de se servir du biogaz pour produire de l’électricité mais de l’utiliser directement comme gaz. « Cette unité de méthanisation est bien plus ambitieuse que la première, car nous allons nous servir, non plus seulement de notre lisier, mais surtout de déchets alimentaires que nous allons collecter dans les cantines scolaires, les restaurants et les entreprises agroalimentaires de la région », précise Stéphane Liévin, codirigeant de l’entreprise. « Nous avons dimensionné notre unité pour qu’elle puisse avaler de 20 à 30 000 tonnes de déchets alimentaires par an, ce qui correspond à une production de 200 nm3 de biogaz par heure ». Le projet de Liévin méthanisation prévoit que le biogaz produit soit, pour partie, injecté dans le réseau de gaz à hauteur de 5 à 15 % grâce à une convention signée avec GRDF pour une durée de 15 ans. L’autre pourrait être écoulé par le biais d’une station-service de GNV (Gaz Naturel pour Véhicules) destinée aux poids-lourds et véhicules légers. « Le transport routier est lui aussi en train de faire sa mutation. A l’avenir, de plus en plus de camions fonctionneront au GNV. Nous avons donc tout intérêt à nous positionner sur ce secteur dès maintenant », commente Stéphane Liévin.
Les travaux de la future unité de méthanisation sont prévus pour commencer début 2020 avec la construction d’un digesteur et d’une station de purification, de compression et de purification de gaz.